La main d’œuvre dans le secteur culturel, un véritable enjeu pour 2023

Si vous êtes sur Cultive, c’est que les enjeux de main d’œuvre dans le secteur culturel vous intéressent. Pour répondre à ceux-ci, Compétence Culture, le comité sectoriel de main d’œuvre en culture, pilote Culture en action, un ambitieux projet de concertation qui vise à trouver des solutions concrètes aux problèmes de main d’œuvre auxquels fait face le secteur culturel.

Après neuf mois de consultations , la version de travail d’un plan d’action pour les ressources humaines en culture sera soumise à l’ensemble de la communauté des arts et de la culture les 24 et 25 novembre prochains. Toutes les personnes impliquées dans le secteur culturel sont invitées à venir se prononcer sur ce Plan d’action 2023-2028 et à en prioriser les actions dans le cadre du Grand Atelier automnal de Culture en action. Ce vaste chantier est mené dans le but d’améliorer les conditions de travail et de vie des individus et d’augmenter la capacité des organisations à réaliser leur mission. Un rendez-vous incontournable pour les personnes concernées. Il reste d’ailleurs des places pour participer à distance à l’événement. Vous pouvez vous y inscrire gratuitement jusqu’au 23 novembre via l’Application swapcard.

Culture et moi, une campagne d’envergure pour contrer cette problématique

Culture et moi s’articule autour de quatre grands thèmes :

• formation et développement des compétences;
• diversité et inclusion;
• conditions de travail;
• filet social.

Des enjeux amplifiés par la pandémie

Lors des deux journées du Grand Atelier printanier, en juin dernier, les éléments les plus préoccupants relevés par le milieu étaient : la fatigue généralisée et les enjeux de santé mentale, la non-reconnaissance du travail invisible, le manque de valorisation du secteur et des personnes qui le composent, la précarité de l’emploi, les salaires non concurrentiels et le manque d’équité salariale.

En effet, une récente étude d’AppEco a recensé une multitude d’enjeux auxquels fait face le secteur culturel. Cette étude, commandée par Compétence Culture, soulève que plusieurs d’entre eux, malgré leur existence préalable, ont été amplifiés par la pandémie.

«Depuis déjà plusieurs années, la main-d’œuvre culturelle est confrontée à une grande précarité : une plus grande fréquence de travail atypique, de travail autonome, d’heures supplémentaires non rémunérées, etc. Près d’un.e travailleur(-euse) sur deux du secteur culturel est considéré.e comme ayant un emploi atypique (emplois temporaires, à temps partiel, et/ou autonomes), soit le deuxième taux le plus élevé de l’ensemble des secteurs» (AppEco 2022)

« Près de 17 % des personnes œuvrant en culture sont travailleur(-euse)s autonomes, contre environ 13 % pour l’ensemble de l’économie, et environ 9 % occupent plus d’un emploi alors que les autres secteurs en comptent moins de 6 %. » (AppEco 2022)

« Les pertes de revenus du milieu culturel, conjuguées aux annulations de spectacles et autres restrictions sanitaires, ont eu pour effet de pousser certaines entreprises à cesser totalement leurs activités, au moins temporairement, sinon définitivement. Selon les chiffres officiels, environ 15 % des entreprises en arts, spectacles et loisirs avaient cessé leurs activités au cours du 2e trimestre de 2020, comparativement à 7 % en information et culture et 9 % pour l’ensemble des industries.» (AppEco 2022)

« Toutes les industries du milieu culturel ont connu des baisses de l’emploi suivant l’avènement de la pandémie, allant jusqu’à des maximums de -14 % dans le domaine de la radiotélévision à -68 % pour les sports-spectacles. De 2019 à 2021, 19 000 personnes ont quitté le secteur culturel, dont 14 000 femmes.» (AppEco 2022)